La fortification du XIXe siècle : connaître et partager
2 Juillet 2022
Pour faire suite à notre article sur les chapelles réemployées comme parties d'ouvrages défensifs du littoral, voici trois exemples franco-italiens de l'inverse : quand des ouvrages fortifiés sont transformés en églises...
Le fort San Leonardo (1838) fait partie de la série d'ouvrages détachés construits par les Autrichiens autour de Vérone, place-clé du Quadrilatère lombard. Après avoir été endommagé pendant la Seconde Guerre mondiale, il est transformé dans les années 1960 en sanctuaire dédié à Notre-Dame-de-Lourdes. Accessoirement, c'est aussi un superbe point de vue sur la (non moins superbe) ville de Vérone...
Au second plan, le ci-devant fort San Leonardo ; au premier plan le fort Sofia, un de ses confrères resté laïc
La Rocca d'Anfo est un impressionnant complexe défensif situé sur la rive ouest du lac d'Idro (province de Brescia) et barrant la voie d'invasion de la vallée Sabbia. Il date en grande partie du Premier Empire, mais quelques portions remontent à la république de Venise, quand d'autres sont des ajouts de la république italienne à la fin du XIXe siècle. Parmi ceux-ci, la Batteria Veneta, un ouvrage d'artillerie casematé établi à flanc de montagne. Si on en croit les guides de la forteresse, elle a été camouflée en petite église avant la Seconde Guerre mondiale par l'ajout d'un pseudo-clocher.
Le fort de Notre-Dame-de-la-Garde a été construit au XVIe siècle pour contrôler la turbulente Marseille, au sommet d'une colline déjà occupé par un sanctuaire (visible par exemple sur ce plan du XVIIIe siècle). Quand est construite l'actuelle basilique dans les années 1850-1860, les militaires obtiennent le maintien du caractère défensif du site. Le bastion dit de la Vigie (XVIe siècle) est conservé, tandis que des éléments permettant de mettre la basilique en état de défense sont habilement intégrés au projet : guérites crénelées, maĉhicoulis et pont-levis.
Nicolas Faucherre et Jean-Paul Brighelli, Le Château d'If et les forts de Marseille, Paris, Editions du patrimoine, Centre des Monuments nationaux, 2012 (1ère éd. 2006).
Remerciements à N. Faucherre
P. Jadé