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Association "1846"

La fortification du XIXe siècle : connaître et partager

Trois cousins des réduits type 1846

Les tours et corps de garde crénelés type 1846 ferment des batteries de côte à la gorge ou servent de blockhaus sur des points du littoral sensibles. En cela ils se rapprochent d'autres ouvrages contemporains situés dans l'intérieur des terres. Il arrive aussi de trouver dans des projets de forts de montagne la réutilisation des plans-type de 1846 prévus pour les batteries de côtes.

Trois exemples.

Lyon, lunette de Loyasse (1842)

© Géoportail© Géoportail

© Géoportail

La lunette de Loyasse, dite aussi lunette du Fossoyeur ou du cimetière, est située en rebord du cimetière de Loyasse sur la hauteur de Fourvière. Elle fait partie de la ceinture de fortifications de Lyon édifiée à partir de 1831 sous la direction du général Rohault de Fleury. Il s'agit d'un petit ouvrage occupant l'intervalle entre le bastion 5 de l'enceinte de Fourvière et le fort de Loyasse. La gorge de la lunette est fermée par un réduit défensif voûté. Sa terrasse crénelée est munie d'une bretèche surmontant la porte et de deux guérites d'angle. L'intérieur consiste en un seul local desservant des créneaux de tir.

Vues du réduit de la lunette depuis l'extérieur et l'intérieur de l'ouvrage
Vues du réduit de la lunette depuis l'extérieur et l'intérieur de l'ouvrage

Vues du réduit de la lunette depuis l'extérieur et l'intérieur de l'ouvrage

Elle sert actuellement de remise pour le cimetière.

Source : François Dallemagne, Les défenses de Lyon. Enceintes et fortifications, Lyon, Éditions lyonnaises d'art et d'histoire/Association des Amis du Musée d'Histoire Militaire de Lyon et sa Région, 2010

Langres, lunette n° 10 (1848)

© Géoportail© Géoportail

© Géoportail

La lunette n° 10 est contemporaine de la construction de la citadelle de Langres, dont elle éclaire les approches par le sud-est. La majeure partie de l'ouvrage est constituée de parapets terrassés assis sur une escarpe maçonnée. Le fossé est battu par une galerie de fusillade en contrescarpe. Le milieu du front de gorge est occupé par un réduit voûté traversé par la porte de l'ouvrage précédée d'un pont-levis. Ce réduit bat depuis ses créneaux de tir tant l'extérieur que l'intérieur de la lunette.

Le réduit de la lunette n° 10 depuis l'extérieur

Le réduit de la lunette n° 10 depuis l'extérieur

La lunette n° 10 est propriété de la ville de Langres et fait l'objet d'un projet de restauration.

Une deuxième lunette (n° 9) existait ; il n'en subsiste que son réduit.

Pour en savoir plus, voir le site Internet consacré à la lunette 10 de Langres

Pontarlier, blockhaus du Chauffaud (1854)

© Géoportail© Géoportail

© Géoportail

Le blockhaus du Chauffaud sert de réduit au retranchement barrant le fond de la gorge entre le fort de Joux et celui du Larmont, près de Pontarlier sur la frontière suisse. Il s'inspire très fortement des réduits de batterie de côte, surtout en ce qui concerne l'organisation des locaux de gorge encadrant le passage d'entrée. La terrasse crénelée était à l'origine munie de quatre bretèches pour le flanquement. L'ouvrage a été réorganisé en casemate pour mitrailleuse avant la Seconde Guerre mondiale.

Vues du blockhaus depuis le retranchement (avec le fort de Joux en arrière-plan) et depuis la route empruntant la cluse
Vues du blockhaus depuis le retranchement (avec le fort de Joux en arrière-plan) et depuis la route empruntant la cluse

Vues du blockhaus depuis le retranchement (avec le fort de Joux en arrière-plan) et depuis la route empruntant la cluse

Visible depuis la route, le blockhaus ne se visite pas.

P. Jadé

Source : Philippe Truttmann, Les Derniers châteaux-forts. Les prolongements de la fortification médiévale en France (1634-1914), Thionville, Gérard Klopp, 1993

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